Les écarts de conduites et les troubles de comportements sont une réalité avec laquelle les enseignants d’aujourd’hui doivent faire face quotidiennement. Il faut donc que je sois adéquatement préparée à réaliser des interventions dans ma future classe pour ne pas me laisser emporter par le feu de l’action et donner des conséquences trop importantes. Voici mon échelle de gradation des conséquences telle qu’elle sera utilisée pour ma gestion de classe. Elle est construite sous le principe d’économie de temps, d’énergie et de matériel[1], c’est-à-dire que j’essayerai de faire les interventions les moins couteuses afin de consacrer le plus de temps possible à l’enseignement des savoirs faire, des savoirs agir et des compétences. Il est important de dire que cette gradation des conséquences a été pensée pour contenir des interventions éducatives, c'est-à-dire qu’elle doit permettre à l’élève d’apprendre à se comporter de façon appropriée.[2]
Je présenterai ce système aux enfants sous la forme d’une ruche à plusieurs étages pour faire suite à ma conception de la classe comme étant une colonie d'abeilles. Le premier étage, le blanc, est celui où les élèves se sentent bien et où ils ont des conséquences du cœur positives. Pour rester dans cet étage, ils doivent respecter les règles de vie et avoir un bon comportement. Plus les enfants montent dans la ruche, plus ils ont des conséquences du cœur négative. Il y a aussi la présence d’une flèche verte qui est très importante pour moi puisqu’elle veut dire que l’enfant a le droit à l’erreur et qu’il peut toujours se rattraper et revenir dans le bas de la ruche.
Si un enfant a un écart de conduite dans une situation ponctuelle, j’appliquerai alors des interventions très limitées pour leur faire comprendre qu’ils doivent se réajuster. D’une part, si plusieurs élèves de la classe ont un comportement inadapté, je porterai attention et je soulignerai les comportements adéquats en félicitant des élèves qui agissent correctement. D’un autre côté, si c’est seulement un élève qui a un écart de conduite, je commencerai par lui faire des indices non-verbaux (présence, regard, signe, etc.). Puis, j’irai le voir pour l’avertir individuellement et j’essayerai de comprendre pourquoi il agit ainsi. Je lui laisserai ensuite quelques instants pour se replacer, et si cela ne fonctionne pas, je l’avertirai de cesser son comportement devant le groupe. S’il ne réagit pas, ma dernière intervention dans le niveau vert de la ruche sera de répéter le rappel et de lui proposer deux choix : revenir au bon comportement ou entrer dans la gradation des conséquences.
Si le comportement persiste, j’utiliserai des interventions limitées du niveau de la ruche bleu. Je demanderai à l’enfant de faire un petit retrait de la situation afin qu’il s’éloigne de la source qui le dérange (ex : changement de place, éloignement d’un autre élève ou d’un objet dérangeant, etc.) Si cela ne fonctionne pas, je lui demanderai de se retirer dans le coin réflexion de la classe et j’irai discuter avec lui plus en profondeur de la raison pour laquelle il agit ainsi. Ces interventions sont plus coûteuses puisqu’elles exigent que l’enfant se déplace.
Par la suite, si la situation ne se règle pas, j’aurai recours à des interventions importantes du niveau jaune de la ruche qui nécessite un recours à du matériel. L’élève aura un grand retrait de la situation, soit dans le corridor, dans une classe crèche, etc. Si l’enfant refuse, l’étape suivante est l’immense retrait chez le TES. Le retour pour ces interventions se fera par une discussion individuelle pour une situation qui est ponctuelle et l’enfant devra avertir lui-même ses parents au moyen d’une fiche de réflexion si c’est un comportement récidiviste. De plus, il devra faire la conséquence logique qu’il s’est donnée dans la fiche de réflexion. Pour un élève qui aurait un grand ou d’un immense retrait de façon répétée, je considère que le cas est différent puisque c’est un indicateur que le comportement n’est plus ponctuel mais qu’il s’étale dans le temps. Je commencerais par remplir une grille d’observation des comportements et par avertir les parents à l’aide d’un message écrit dans l’agenda. Puis, puisque la pression des pairs commence à être significative pour des élèves de deuxième cycle, je ferais un retour collectif en conseil de coopération ou avec la technique du banc. Si cette méthode n’est pas efficace, je ferais une rencontre avec l’enfant où je remplirais une fiche de suivi de la rencontre pour essayer d’entreprendre une démarche de résolution de problèmes. Ensuite, j’essaierais de faire en sorte que l’enfant gère lui-même son comportement en remplissant des auto-évaluations, en l’entraînant à des habiletés sociales et en lui proposant des comportement de remplacement. Cette intervention est pertinente puisqu’elle permet à l’enfant de prendre en charge son comportement et elle le responsabilise.[3] Notons que ce niveau est aussi le commencement des conséquences pour des situations de tolérance zéro comme le non-respect et la violence.
Si cela ne fonctionne toujours pas, je passerais maintenant aux interventions très importantes du niveau orange de la ruche. Ce niveau nécessite plus de temps car il inclut un suivit. Je remplirais un contrat de comportement avec l’élève où il est question de conséquences négatives si le comportement indésirable se présente. Ce moyen a pour objectif de faire participer l’élève et de le responsabiliser. Avant de faire le contrat, je discuterais avec la TES de l’école afin d’avoir de ses conseils. Puis, j’appellerais les parents afin de les inclure dans la démarche de résolution et pour les informer de la situation. Après avoir averti la direction, je demanderais aussi à la TES de venir rencontrer l’enfant et moi afin que nous puissions discuter du problème et trouver des solutions. Ensuite, je mettrais en place les outils suivants : système d’émulation individualisé et/ou une feuille de route.
En dernier recours, j’utiliserais une intervention extrême : j’élaborerais un plan d’intervention à l’aide de la TES, de la direction et des parents. C’est une intervention très coûteuse en temps et qui nécessite un suivit. Il est important de spécifier que très peu d’élèves auront besoin de se rendre à cette étape. En effet, seulement 1-7% des enfants ont des troubles de comportements chroniques et ont besoin d’une telle intervention.[4] La plupart des élèves ne dépasseront jamais le niveau des interventions importantes.
[1] Tiré d’Archambault et Chouinard p.247
[2] Tiré d'Archambault et Chouinard p.250
[3] Adapté d’Archambault et Chouinard p.250
[4] Tiré de http://teachingcommons.cdf.edu/education/_media/documents/supportingPositiveBehaviorDiscussion.doc
Archambault, Jean et Roch Chouinard. 2009. Vers une gestion éducative de la classe. 3e éd. Montréal : Gaëtan Morin Éditeur. 333 p.
Continuum of Behavioral Support. En ligne. <http://teachingcommons.cdf.edu/education/_ media/documents/supportingPositiveBehaviorDiscussion.doc>. Consulté le 20 octobre 2009.
Langness, Teresa. 2004. Ma première classe: stratégies gagnantes pour les nouveaux enseignants. Chenelière Éducation. 223 p.
Continuum of Behavioral Support. En ligne. <http://teachingcommons.cdf.edu/education/_ media/documents/supportingPositiveBehaviorDiscussion.doc>. Consulté le 20 octobre 2009.
Langness, Teresa. 2004. Ma première classe: stratégies gagnantes pour les nouveaux enseignants. Chenelière Éducation. 223 p.
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